Les éditeurs et les agents littéraires ne servent à rien.
Lire l'article du Figaro
Il va de soi, sans connotation politique soyons clairs, que je partage bien davantage le point de vue du Figaro que celui de l’auteur en colère. Par ailleurs, j’étais bien heureuse qu’un quotidien national le reconnaisse : les agents commencent à dépoter sur la scène littéraire. Je rends grâce ici à mon confrère François Samuelson qui a apporté ce métier des USA il y a 20 ans.
Cela étant, j’ai bien évidemment questionné cette jeune femme du groupe Facebook sur les raisons de son jugement. Elle m’a alors répondu que les éditeurs refusaient son texte au pire, ne répondaient jamais au mieux, et qu’il en était de même pour les agents. Il est vrai que n’obtenir aucune réponse, même négative, est insupportable.
Il y a, en France, environ 65 agents littéraires. 50 font partie du SFAAL (Syndicat Français des Agents Artistiques et Littéraires), la quinzaine restante n’est affiliée à aucune représentation (ce qui est mon cas par exemple). Autant le dire tout de suite, 65 agents, c’est ridicule, si l’on compare aux pays anglo-saxons ou même à l’Espagne.
De ce fait, la charge de manuscrits par agents est trop faible, comparée à la masse des manuscrits en circulation depuis trois ans. Les choix sont des choix stratégiques, tout autant que des paris de cœur. Représenter un auteur relève d’une mayonnaise difficile à justifier.
Quoi qu’il en soit, le regard des éditeurs a évolué sur cette question. Il y a encore peu de temps, de nombreux éditeurs percevaient mal ces intermédiaires, ces « psys des auteurs qui se permettent de négocier alors qu’ils n’ont pas écrit ». Mais depuis, le vent a tourné. La plupart des livres récompensés sont arrivés par des agents, premier opérateur de tri qualitatif dans un monde qui croule sous les textes.
Alors d’après vous, dans dix ans, quel sera le titre du Figaro (ou de tout autre quotidien national) sur ce sujet ?
Commentaires
Soyez le premier à poster un commentaire !