Le 24 mai dernier, je vous parlais, dans cette même « newsletter », du combat des libraires contre Amazon, relatif aux frais de port. Les arguments des uns et des autres étaient les suivants :
- Les libraires constataient les pratiques de Amazon réduisant les frais de port des livres à un centime. Aucune librairie ne peut vendre ainsi à perte. Cela était considéré comme de la concurrence déloyale.
- Amazon affirmait promouvoir la lecture. Dans les zones rurales, où aucune librairie ne se situe dans un rayon de 50 kilomètres, il est bien utile de pouvoir accéder à la culture sans avoir à payer en plus le prix de sa localisation géographique. L’argument est donc le suivant : les ruraux n’ont pas à subir une double peine pour accéder à la littérature.
Bref, à boire et à manger, personne n’a fondamentalement tort.
Pourtant, il a bien fallu avancer. Et il est vrai que Amazon semble moins en danger financier que la plupart des librairies…
Ainsi, neuf mois après le début de la polémique, le cabinet du ministère de la Culture a décidé de valider la proposition de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP – encore un acronyme compliqué) concernant le prix plancher des frais de port. Désormais, un tarif minimum de 3 euros est imposé pour toute commande de livres en dessous de 35 euros d’achat. Au-delà de ce seuil, les vendeurs pourront, s’ils le souhaitent, facturer les frais de port à un centime.
Pourquoi 35 euros et non 25 euros comme initialement prévus ? Tout simplement pour promouvoir les achats groupés et donc l’industrie du livre.
Si la commission européenne valide ce projet d’arrêté, ce nouveau prix plancher rentrerait en vigueur… à l’été 2023. On a deux minutes encore.
D’après BFM en 2020, Amazon représenterait 10 % du marché du livre. Les Français sont relativement attachés à leur librairie, et cela d’autant plus depuis le confinement. Mais enfin, 10 % d’un marché, c’est déjà beaucoup !
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