Couvrez ce sein que je ne saurais voir

Couvrez ce sein que je ne saurais voir
Dans le petit monde de l’édition qui tourne sur lui-même, on adore les histoires politiques. Alors sans surprise, depuis deux mois, tout le monde y va de sa blagounette sur notre ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Hier matin encore, en me brossant les dents en écoutant France Inter, j’écoutais la fine équipe de la matinale se moquer de lui.

Si vous n’êtes pas au courant du microscandale (franchement, il n’y a pas de quoi fouetter un chat), le ministre a publié quatre livres en cinq ans. Déjà, le fait qu’un ministre puisse trouver le temps d’écrire est une chose qui dérange, en France. Le pays étant en situation financière catastrophique, beaucoup de personnes (droite comme gauche), estiment que le Ministre devrait plutôt consacrer son énergie à l’exercice partiel du pouvoir. Personnellement, que le ministre décide de passer ses nuits à écrire ou à compter les étoiles m’importe peu, mais je peux entendre que quatre livres en cinq ans, quand même, c’est beaucoup.

 

Mais passons.

 

La raillerie provient du contenu des écrits ministériels. Dans son dernier roman, que je n’ai pas lu et que, probablement, je ne lirai pas, Bruno se lâche un peu question sexe. Il y parle sodomie, dilation etc. Et là, manifestement, ça ne passe plus du tout. Fini la rigolade. À l’Assemblée, on se moque ouvertement de lui, avec des allusions très claires. Un ministre stratégique qui écrit des scènes érotiques, ça en fait marrer plus d’uns, quand cela n’outre pas les autres.

 

Encore une fois, la question n’est pas, selon moi, de savoir ce qu’un ministre fait de son temps libre. Non, a priori, c’est le contenu qui pose un problème. SI Bruno avait rédigé 4 essais en 5 ans sur la fiscalité, on ne dirait peut-être rien. D’ailleurs j’écris « peut-être » mais je pense que l’on ne dirait juste… rien. On ne s’offusquerait pas du temps passé à écrire sur ce sujet technique, même si, imaginons, le propos ne volerait pas plus haut. Le problème est donc bien l’écriture de scènes érotiques.

 

Mais pourquoi diable est-ce si terrible ? Bien sûr, il y a un décalage entre le sérieux de la fonction de ministre et l’exubérance des dialogues au cours d’une sodomie, j’en conviens. Mais n’est-ce pas là ce que 2023 impose à la société : être fidèle à soi-même en toutes circonstances, ne pas jouer un rôle ?

 

Ce qui est certain, c’est que la frontière entre le politique et le reste du monde n’existe plus et que ça ne se date pas des écrits sulfureux de Bruno Le Maire. On peut arguer que le politique doit se tenir, que l’État a une certaine aura, mais écrire des romans avec des scènes sexuelles, est-ce mal se tenir ? Est-ce aller à l’encontre du pays ? Je n’en sais rien, la question est ouverte.

 

Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille d’interroger l’éditeur : Gallimard 😊

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