« Le dernier Vargas », ou encore « le dernier Adamsberg ». Fred Vargas ou l’art de raconter des polars avec des personnages hors-norme et des enquêtes solides mais farfelues ! Si vous n’en avez jamais lu, vous en avez certainement entendu parler. Pars vite et reviens tard est l’une de ses œuvres les plus connues du grand public.
Fred Vargas, c’est toute une histoire dans le monde de l’édition ! Longtemps, très longtemps, la romancière historienne était publiée aux éditions Viviane Hamy, maison qui était en son temps indépendante, tenue par Viviane Hamy herself. Puis en 2014, coup de tonnerre, Fred Vargas quitte sa maison d’origine pour filer chez Flammarion (ironie du sort : Viviane Hamy est depuis devenue une filiale de Flammarion, mais passons). La romancière a accordé de multiples interviews, où elle a mille fois expliqué que ce n’était pas pour l’argent, loin de là, et que Viviane Hamy l’avait jetée. La raison ? L’agent littéraire de Fred Vargas. Ce n’est pas la personnalité de mon confrère, pionnier dans le monde des agents littéraires, qui a posé un problème à l’éditrice, mais le fait que « sa » romancière puisse prendre un agent. Question de principe.
D’après les dires de Fred Vargas, Viviane Hamy a refusé toute négociation avec lui, quitte à perdre Vargas, qui représentait 85 % de son chiffre d’affaires à l’époque. Info ou intox ? Seules trois personnes connaissent exactement les tenants et aboutissants de cette affaire, mais cette version n’a jamais été démentie.
Quoi qu’il en soit, les fans de Vargas se plaignent de la qualité de ses écrits depuis le changement de maison. Est-ce lié à cela ? Nul ne le sait. Il est difficile d’écrire à chaque coup un super ouvrage et peut-être qu’Adamsberg n’est plus un protagoniste qui fascine ? Peut-être aussi qu’il y avait auparavant une « patte Viviane Hamy » dans les romans ? Ou peut-être encore que le lectorat de Vargas a vieilli et ne s’amuse plus de ses combines ? Toujours est-il que Sur la dalle se fait descendre par les critiques, tout en étant n° 1 des ventes, ce qui montre bien que Fred Vargas a réussi dans sa vie une chose très rare : avec un lectorat archi-fidèle sur plusieurs décennies.
J’ai lu le dernier Vargas, parce que j’ai tant aimé son univers pendant des années qu’il ne me semblait pas possible de ne pas le retrouver. Je dois admettre que j’ai été déçue car perdue dans trop d’intrigues, trop de personnages, parfois trop de remplissage. Pour autant, il m’est impossible de perdre ma confiance en ses œuvres futures, car Vargas a une singularité inimitable. Et puis, la femme m’est très sympathique.
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