Du Songe de Poliphile à Harry Potter : la rareté est partout.

Du Songe de Poliphile à Harry Potter : la rareté est partout.
Voici ma dernière newsletter avant la rentrée de septembre. Pour autant, je ne vais plus vous parler de rentrée littéraire, vous en entendrez bien assez parler sans moi.

Au contraire, j’aimerais vous quitter sur un sujet qui me plaît beaucoup, que j’ai déjà abordé ici et qui revient régulièrement sur le devant de la scène : le livre rare. Cette passion pour les livres anciens prend chaque jour davantage de place dans ma tête (et chez moi !) et je trouve cela assez prodigieux de voir que ce marché ne s’arrête jamais et qu’on y vend des œuvres si différentes !

 

Par exemple, il y a deux mois, à Abu Dhabi, un livre rare, contenant les premiers mots en arabe imprimés, a été mis en vente pour plus d'un million de dirhams. Ce livre est l’Hypnerotomachia Poliphili (Songe de Poliphileen français), il a été publié durant les cent premières années de l'invention de l'imprimerie et est considéré comme le plus beau livre illustré de la Renaissance européenne. Il honore en outre l'arabe comme l'une des quatre langues sacrées du monde aux côtés du grec, du romain et de l'hébreu.

Sans aucun rapport mais toujours sur le marché du livre rare, un exemplaire rarissime du premier tome d'Harry Potter s'est vendu à plus de 12 000 euros aux enchères au Royaume-Uni il y a trois semaines. Je vous accorde qu’il y a un monde entre le Songe de Poliphile et Harry Potter à l’école des sorciers, et en même temps, tant de points communs.

 

Si ce fabuleux objet qu’est le livre vous intéresse, vous pouvez venir découvrir des ouvrages qui traversent les siècles du 22 au 24 septembre prochain, au Grand Palais éphémère de Paris.

 

Par ailleurs, sachez que se lancer dans une collection n’est pas impossible. Contrairement aux idées reçues, la bibliophilie s’est beaucoup démocratisée et n’est plus réservée à une certaine élite. Avec une moyenne de 100 000 passionnés en France, la collection de livres anciens reste la collection la plus répandue de notre pays, devant les timbres ou les pièces de monnaie. Commencer une collection ne demande pas beaucoup d’efforts : il faut aimer lire (et lire beaucoup !) et aimer l’objet livre. Par la suite, à chacun d’avancer selon ses envies et ses attirances. Tous les livres ne valent pas des milliers d’euros, fort heureusement !

 

Pour celles et ceux qui se questionnent ou qui tâtonnent, voici un bref rappel du jargon bibliophile.

 

  • Achevé d'imprimer : une mention placée à la fin d'un livre, qui indique la date d'impression et le nom de l'imprimeur.
  • Coiffe : il s'agit de l'extrémité du dos d'un livre. Elle est fabriquée à partir du rempli de peau.
  • Collationner : établir une comparaison entre deux exemplaires, notamment en étudiant un livre feuillet par feuillet afin de s'assurer qu'aucune page ne manque et qu'il est fidèle à l'original.
  • Grand papier : un papier luxueux de qualité rare, aux marges imposantes.
  • Incunable : ce terme désigne un ouvrage datant de l'origine de l'imprimerie (1454) jusqu'à l'année 1500 comprise.
  • Justification : une mention qui précise le nombre d'exemplaires sur chaque papier.

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