ACCEPTER VÉRITABLEMENT DE PERDRE

ACCEPTER VÉRITABLEMENT DE PERDRE

Je reviens cette semaine avec un conseil issu de la préparation mentale, que celle-ci a emprunté aux samouraïs (prêts pour la mort). Ce conseil, mal rabâché par le développement personnel, est celui d’être vraiment prêt à perdre.

 

Nous allons essayer de dépasser ensemble le premier jet de ce conseil et de surélever la psychologie de bas étage. Être prêt à perdre ne doit absolument pas s’entendre comme quelque chose que vous comprenez rationnellement. Car rationnellement, nous sommes tous conscients du risque de perdre et nous pensons donc être prêts à cela. Mais la logique n’a pas sa place ici. Car pour être prêt à perdre - prêt à mourir même si l’on s’en remet aux samouraïs -, sur un sujet qui est un enjeu fort pour nous, il faut complètement appréhender sa trajectoire différemment.

 

(Beaucoup d’adverbes dans cet e-mail, mais j’ai le droit, c’est un e-mail !).

 

Être prêt à perdre ne signifie pas renoncer à gagner.

Être prêt à perdre ne signifie pas perdre espoir.

Être prêt à perdre ne signifie pas amoindrir ses efforts.

 

Être prêt à perdre signifie avoir tout à gagner.

Avoir tout à gagner signifie que l’expérience en tant que telle est déjà gagnée.

Le reste, c’est du RAB, mais ce n’est plus le sujet.

Être prêt à perdre signifie que vous avez dépassé votre propre sujet, vous avez acquis la maturité de l’évènement qui se profile, vous êtes déjà après lui, peu importe la façon dont il se déroulera… Tout en sachant que vous ferez de votre mieux pour qu’il se déroule bien.

 

Si l’un de vos manuscrits est en tournée chez les éditeurs et que vous attendez une réponse, vous devez accepter l’idée qu’il soit refusé, et la dépasser. Vous êtes déjà écrivain. Vous avez fini un livre. C’était uniquement cela qui dépendait de vous.

 

Savoir si le livre trouvera un (bon) éditeur ne dépend pas que de vous. Cela dépend de votre agent (eh oui, j’ai aussi ma responsabilité), des éditeurs, du marché, du Covid etc. Pourquoi donc concentrer votre attention sur un objectif de résultat qui ne dépend pas de vous ?

 

Gagner une compétition ne dépend pas du sportif. Car la qualité des autres sportifs autour, il ne la maîtrise pas.

 

Ainsi, en préparation mentale du sportif (PMS pour les intimes), on ne fixe JAMAIS AUCUN objectif de résultat, sauf exception. Les athlètes qui procèdent ainsi sont mal accompagnés et perdent. Si l’objectif ne dépend pas que de l’athlète, on le rejette. Le plus dur, c’est de faire accepter au sportif de le rejeter. Alors, on lui explique ce qui va suivre.

 

Il y a trois types d’objectifs, que je vais caricaturer ici, car nous ne sommes pas en train de préparer un Iron Man.

  • Les objectifs de processus : ce que l’athlète met en œuvre au quotidien pour atteindre son objectif (exemple : deux heures trente d’entraînement par jour) ;
  • Les objectifs de performance : l’objectif que l’athlète veut atteindre grâce au respect de son objectif de processus (exemple : finir un Iron Man en 11 heures) ;
  • Et enfin, il y a l’objectif de résultat : arriver premier.

 

L’objectif de résultat ne dépend pas de l’athlète, ni de son entraîneur ni de son préparateur mental. De ce fait, nous décidons collectivement de ne pas s’attarder dessus, tout en ayant une conscience affirmée que si les objectifs de processus et de performance sont réalisés, on tient là notre chance de décrocher un résultat…

 

Parfois, on tient parfaitement son objectif de processus, mais pas son objectif de performance. Il faudra donc réajuster pour la prochaine compétition : être plus ambitieux sur l’objectif de processus, ou moins ambitieux sur l’objectif de performance.

 

Et l’ambition, qu’en faisons-nous ?

On s’en sert bien sûr !

Et parfois, il faut savoir viser le podium.

Mais quand ?

 

Quand on sait que les objectifs de performance de nos concurrents sont les mêmes que les nôtres, et que nous sommes globalement au même niveau. Là, commencent les objectifs de résultat. Mais jamais on ne fixera un objectif de résultat à un athlète qui n’a pas accepté pleinement l’idée de perdre, à un athlète qui veut prouver des choses qui nous dépassent, qui n’a pas la maturité de l’épreuve.

 

J’ai bien conscience que tout cela s’entend facilement avec la tête.

Il faut maintenant entendre cela avec le cœur.

 

Il y a beaucoup de fils à tirer  pour vous, et mon rôle, je dois vous laisser faire votre chemin sur ce sujet. Mais je me tiens à votre disposition si vous souhaitez en discuter.

 

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