Les nouveaux Goncourt ?

Les nouveaux Goncourt ?
Aujourd'hui, je tiens à aborder avec vous un sujet qui suscite de nombreuses passions, et qui, je le crains, n'est pas encore assez approfondi d'une manière prospectiviste, du moins en France.

Comme vous le savez, les scénaristes et les acteurs sont en grève à Hollywood. Au cœur de leurs préoccupations : une meilleure rémunération issue des bénéfices du streaming, certes, mais également une prise en compte des enjeux associés à l'Intelligence Artificielle, laquelle pourrait compromettre leur travail.

 

Je ne prétends pas prendre parti pour ou contre l'IA. Les ramifications de cette révolution sont complexes et vastes, oscillant entre promesses enthousiasmantes et défis éthiques.

 

En tant qu’agent, ce sujet m’interpelle fortement. Il est incontestable que l'IA, aujourd'hui largement incarnée par des technologies comme chatGPT, joue un rôle croissant dans l'élaboration des manuscrits. Et à mon sens, cette évolution est inéluctable.

 

La vraie question porte sur la perception de ce que signifie « écrire », ou sur ce qu’on met derrière « la littérature ».

  • Pour certains, le cœur de la littérature réside dans la capacité à captiver, à éveiller l'imaginaire et à toucher l'âme humaine. Si l'IA peut réussir à écrire quelque chose d'intelligent, de drôle, ou de différent, c'est souvent grâce à un bon prompt. Pour clarifier, un « prompt » est une instruction ou une sollicitation donnée à l'IA pour guider sa réponse. Et ce prompt provient d'un être humain. Cela signifie que l'intelligence, l'humour ou l'originalité de l'écriture de l'IA est souvent le reflet direct de la qualité du prompt qu'elle reçoit. Dans ce contexte, pourquoi dénier le titre d'écrivain à l’humain derrière l’IA, ou à l’IA elle-même alors qu'elle est, en réalité, une extension des idées et des intentions humaines ?
  • Pour d'autres, c'est l'acte même d'écrire, cette prouesse humaine, symbole de la créativité, qui est primordial. En France, malgré la faible rémunération des auteurs, le simple fait d'écrire un roman est hautement valorisé sur le plan social. Alors si l’auteur écrit avec un aide, il n’est plus valorisé…

 

Songeons à la musique pour éclairer ce débat. Si on considère (enfin je considère, mais je ne crois pas être la seule) que les Beatles ont révolutionné la musique, cela n'empêche pas de reconnaître la richesse et l'originalité de la musique électronique, comme les Daft Punk. Les artistes derrière ces sons synthétiques, tout comme les Beatles avec leurs guitares, sont bel et bien des artistes. De la même manière, ne pourrait-on pas considérer que les auteurs « traditionnels » et les « prompteurs d'IA » ont tous deux leur place, leur singularité et leur légitimité dans le paysage littéraire ?

 

La problématique des droits d'auteur demeure au cœur de ces interrogations. Avec l'émergence de l'IA comme autrice potentielle, comment délimiter la propriété intellectuelle ? Ce défi juridique et éthique ne fait que commencer, et il est essentiel d'y réfléchir dès maintenant.

 

Face à ces mutations, après plusieurs mois de réflexion, j’ai décidé de m’engager à représenter l’ensemble des auteurs, avec ou sans IA. À travailler sur leurs futurs droits. À accompagner cette mutation au sein de la première industrie culturelle de France.

 

Et vous, quel est votre rapport à ce sujet ?

Commentaires

Soyez le premier à poster un commentaire !

Ajouter votre commentaire

Les informations recueillies sont utilisées pour publier votre commentaire. Conformément au "règlement général sur la protection des données personnelles", vous pouvez exercer votre droit d'accès aux données vous concernant et les faire rectifier en contactant l'agence littéraire du centenaire par email (georgia@monagentlitteraire.fr). Consulter les détails du consentement.

Quel est le prénom de Bill Gates ? :

Haut de page