La Corrèze clôture la rentrée littéraire
Passons aux choses sérieuses : l’actualité littéraire française du moment. S’il y a bien, ces derniers jours, un point qui va bien dans un monde où tout semble aller à vau-l’eau, c’est celui-ci : les ventes de la Foire du livre de Brive.
Petit retour sur les origines de la Foire de Brive-la-Gaillarde, en Corrèze, pour celles et ceux qui ne connaissent pas ou mal. Il y a 50 ans, en 1973, un petit groupe d’amateurs installe tréteaux et bouquins sur le marché et la halle Brassens. Le mouvement, sympathique, dure quelques années, puis s’éteint, puis reprend, jusqu’à être aujourd’hui le 2e Salon du livre de France, après Paris.
Traditionnellement, la foire était également le lieu de l'annonce de la sélection Goncourt jusqu'en 1995. Depuis, les calendriers littéraires ont été avancés et les grands prix sont décernés juste avant, ce qui permet à certains auteurs de gonfler leurs ventes à Brive, justement.
Cette année, pour la 41e édition, les lecteurs ont été au rendez-vous. La présidence de Florence Aubenas a été très appréciée, et le programme varié a rempli les salles. Plus de 400 auteurs ont vendu des dizaines de milliers de livres ce week-end, faisant de cette édition un grand succès. Christian Signol, corrézien jouant à domicile, a brillé en vendant 1 100 romans dédicacés, un record impressionnant. Suivi, sans surprise, par Jean-Baptiste Andréa, nouveau Goncourt, avec 1 050 exemplaires dédicacés vendus, contraint d’arrêter en raison d’une rupture de stock.
Le journal La Montagne résume par le week-end par la vente d'un livre toutes les deux secondes, soit a minima 70 000 ouvrages vendus, en attendant les chiffres officiels ! C'est une performance remarquable, engendrant un chiffre d'affaires de 970 000 euros.
Enfin, bien que la 42e édition soit encore en préparation, elle promet d'être tout aussi réussie, avec la possibilité de se tenir juste avant un jour férié, offrant ainsi une opportunité supplémentaire pour les amoureux des livres (date envisagée : du 8 au 10 novembre 2024).
Étrange industrie que celle du livre, où les ventes vont bien et les auteurs s’appauvrissent, pour dresser un tableau à gros traits. Malgré un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros pour le secteur, les auteurs, traducteurs, illustrateurs et autres créateurs littéraires font face à une précarisation croissante. Cette situation paradoxale, où les ventes de livres prospèrent tandis que les créateurs s'appauvrissent, interpelle sur la répartition de la valeur au sein de l'industrie du livre. Des revendications pour un partage plus équitable de cette valeur sont en cours, mais rencontrent des résistances.
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