Qui détient quoi ?

Qui détient quoi ?
Aujourd’hui, maintenant que la transaction Editis est bel et bien terminée, il est temps de prendre un instant pour faire le point sur ce qui se joue. Rappelons que l’édition est la deuxième industrie culturelle de France, derrière les jeux vidéo, mais devant la musique et le cinéma.

Si vous n’avez rien suivi des tractations, voici en résumé grossier ce qui s’est joué.

 

Le groupe Bolloré (Vivendi), alors propriétaire d’Editis (l’un des trois mastodontes de l’édition française), souhaitait faire l’acquisition de Lagardère. Mais Lagardère possédait Hachette Livre (1er éditeur français et numéro 3 mondial). L’idée était belle, et grandiloquente, pour le clan Bolloré de fusionner Hachette Livre et Editis, mais c’était sans compter sur l’intervention de Bruxelles qui, pour des raisons de maintien de la concurrence, s’est opposée à cette OPA.

 

Les règles du jeu ont été données : SI Vivendi voulait acquérir Lagardère (et donc Hachette Livres), il devait se débarrasser d’Editis. Voilà pourquoi Editis n’appartient plus aujourd’hui à Vivendi, mais au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, depuis le 31 octobre dernier.

 

Pour le numéro deux de l’édition française, Editis, c’est un 5e changement de propriétaire en vingt ans ! Et nul ne peut affirmer que la cadence va faiblir. Un salarié dans un article du Monde disait même : « Pour nous, c’est seulement un changement de milliardaire ».

 

La finalisation de cette transaction marque un tournant significatif pour Vivendi, qui voit son chiffre d'affaires annuel bondir de 9,6 milliards à 17 milliards d'euros, et son nombre de collaborateurs passer de 38 000 à 66 000. Cette opération transforme Vivendi en un leader mondial dans les médias, le divertissement et la communication.

 

Avec l'acquisition de Hachette (Fayard, Grasset, Stock, etc.), Vivendi met la main sur un stock de propriétés intellectuelles précieuses, comme Astérix, ouvrant la voie à de multiples possibilités de diversification de contenu. Cependant, cette acquisition impose à Vivendi une interdiction temporaire de recrutement chez Editis, dans le cadre des engagements pris auprès de la Commission européenne.

 

En outre, Vivendi s'empare également des médias de Lagardère, y compris Europe 1 et Paris Match, et entre dans le secteur du travel retail. Cette diversification stratégique soulève des questions sur la manière dont Vivendi gérera ces différents segments et maintiendra l'intégrité du groupe Lagardère.

 

Chez Editis, le changement de propriétaire est accueilli avec un mélange de soulagement et d'appréhension. Après plus de deux ans d'atermoiements et d'incertitudes, les salariés espèrent une plus grande stabilité. Cependant, il existe des inquiétudes quant à la manière dont le nouveau propriétaire, Daniel Kretinsky, gérera le groupe et ses employés. Les salariés d'Editis et de Hachette observent attentivement les développements, espérant que les changements n'affecteront pas négativement leur travail quotidien et l'environnement éditorial.

 

Voilà, normalement, maintenant, vous avez compris les grandes lignes. Comme vous pouvez le voir, le cliché du petit éditeur indépendant est un peu désuet. Il existe, bien sûr, mais peine de plus en plus à trouver sa place dans le game (langage 2023).

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