Pour un meilleur usage de l'ISBN

Pour un meilleur usage de l'ISBN
Dans le cadre des lives que je fais tous les jours sur Facebook, j’aborde depuis une semaine des sujets relatifs à l’écologie du livre.

L’industrie du livre est, sans surprise, une énorme industrie mondiale, et comme les autres, elle porte sa part de responsabilité dans la préservation des ressources. Mon ambition n’est pas de faire la leçon, mais bel et bien de reprendre ici l’un des sujets abordés la semaine dernière qui a son importance, tant d’un point de vue écologique qu’économique, en préservant l’intérêt des auteurs, des éditeurs, des libraires, etc. Il s’agit du pistage du livre.

 

Une réalité souvent méconnue du grand public est l'ampleur du gaspillage dans l'industrie du livre. Selon le WWF, environ 25 % de la production mondiale de livres est destinée au pilon. Ce chiffre alarmant souligne non seulement un gaspillage de ressources précieuses mais aussi une perte économique considérable. La solution pourrait résider dans un meilleur suivi des livres grâce à l'utilisation de l'ISBN (International Standard Book Number), vous savez, cet alignement de chiffres que vous trouvez en 4e de couv, au-dessus du code-barres. En couplant l'ISBN à des logiciels de sortie de caisse en librairie, les éditeurs pourraient suivre les ventes en temps réel, leur permettant d'ajuster les tirages de manière plus précise et réactive. Car oui, cela peut paraître dingue, mais cela n’existe pas en France. Certains y voient là le charme de l’édition française. En réalité, cela joue surtout en faveur des lignes de trésorerie de quelques-uns, alors que c’est une aberration qui ne serait pas tolérée dans d’autres industries.

 

Cette approche, en faveur du pistage, offre plusieurs avantages. Tout d'abord, une gestion plus précise des stocks pourrait diminuer considérablement le pourcentage de livres mis au pilon, réduisant ainsi le gaspillage. Ensuite, en évitant les surproductions, les éditeurs pourraient réaliser des économies significatives. Enfin, un meilleur suivi des ventes pourrait également contribuer à une répartition plus équitable des revenus pour les auteurs, évitant ainsi dans le décompte des droits d’auteur ces fameuses lignes « Provisions pour retours ».

 

Des pays comme l'Allemagne et le Royaume-Uni ont déjà mis en place des systèmes de suivi efficaces. Ces systèmes utilisent l'ISBN pour suivre les ventes et les mouvements de livres, permettant ainsi une réduction notable des excédents de stock et du gaspillage. Face à ces enjeux, il est impératif pour l'industrie du livre de s'orienter vers des pratiques plus durables. L'adoption de technologies innovantes et l'utilisation judicieuse des données sont des étapes essentielles pour y parvenir.

 

J’affectionne le monde de l’édition, car j’affectionne le livre. Mais le fonctionnement francophone actuel est trop à l’encontre de la préservation des droits des auteurs (et des ressources !). L’envol des grands noms vers l’autoédition est depuis un certain temps un signal d’alerte fort. Pour autant, peu de choses bougent.

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