Le partage de la valeur dans l'édition

Le partage de la valeur dans l'édition
La récente publication (le 1er février dernier) d'une étude par le Syndicat National de l’Édition (SNE), réalisée avec KPMG, sur le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs a déclenché une tempête dans le monde littéraire.

En tant qu'agent littéraire, je me trouve au cœur de cette tension grandissante, témoin des frustrations et des espoirs de chacun. Aujourd'hui, je souhaite aborder sans détour les raisons de la colère des auteurs et la défiance croissante envers cette étude jugée, par beaucoup, malhonnête.

 

L'étude affirme que près d'un quart du chiffre d'affaires net d'une maison d'édition revient aux auteurs, contre 18 % pour les éditeurs, après déduction des coûts directs. Ces chiffres ont immédiatement soulevé des critiques virulentes, notamment parce qu'ils semblent suggérer que les auteurs bénéficient d'une part disproportionnée des revenus, une perspective que beaucoup jugent déconnectée de la réalité.

 

La principale critique des auteurs porte sur la méthodologie de l'étude, accusée d'occulter les réalités économiques auxquelles ils sont confrontés. En effet, l'étude ne prend pas en compte les charges et les investissements personnels des auteurs, tels que les cotisations sociales, les frais de matériel, de recherche, ou encore le loyer de leur espace de travail. De plus, elle se base sur les données des grandes maisons d'édition, publiant de nombreux best-sellers, et néglige donc la diversité et la précarité des parcours d'auteurs moins médiatisés.

 

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Des voix s'élèvent pour dénoncer une tentative des éditeurs de se poser en victimes, alors que le modèle économique actuel est souvent perçu comme défavorable aux auteurs. Cette étude est vue comme une manœuvre pour esquiver les discussions sur une rémunération plus juste et équitable des auteurs, qui réclament depuis longtemps une meilleure reconnaissance de leur travail et de leur contribution essentielle à l'industrie du livre.

 

Face à cette situation, il est plus que jamais nécessaire d'ouvrir un dialogue sincère et transparent entre auteurs, éditeurs et autres acteurs du livre. La tension actuelle révèle un malaise profond dans le partage de la valeur et souligne l'urgence de repenser nos modèles pour garantir une juste répartition des revenus, respectueuse du travail de chacun.

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