L'évolution du recrutement dans l'édition
Si, historiquement, le secteur privilégiait les profils issus d'études littéraires, nous assistons aujourd'hui à une diversification notable, avec l'arrivée croissante d'éditeurs formés dans les écoles de commerce. Cette tendance, loin d'être anecdotique, soulève des questions fondamentales sur l'avenir du métier et la manière dont nous concevons le livre.
L'édition est un domaine où l'amour des mots et la passion pour la littérature sont des moteurs essentiels. Toutefois, la gestion d'une maison d'édition ne se limite pas à l'aspect éditorial. Marketing, distribution, gestion financière... les défis sont nombreux et requièrent une palette de compétences variées. Dans ce contexte, il est compréhensible que les maisons d'édition se tournent vers des profils capables de naviguer avec aisance dans ces eaux parfois tumultueuses.
Si l'apport de compétences en gestion et en marketing peut être vu comme un enrichissement, il est crucial que cela ne devienne pas la norme au détriment de l'expertise littéraire. Pourtant, il semble que cela en prenne le chemin. À titre anecdotique, J’ai pu échanger, par le biais de Juliette qui travaille à l’agence, avec des étudiants en Master 2 Édition. Certains m’ont raconté qu’un professionnel du SNE (Syndicat National de l’Édition) avait clairement énoncé, lors d’une conférence, que les profils lettres n’intéressaient quasiment plus.
Qui, sinon les passionnés de littérature, pour dénicher les pépites de demain, pour travailler main dans la main avec les auteurs dans le respect de leur vision ? La question se pose : si la tendance à privilégier les profils issus du commerce se confirme, qui assumera le rôle essentiel de l'éditorial ?
Les agents littéraires, déjà bien implantés dans le paysage anglo-saxon, pourraient-ils devenir les nouveaux gardiens de la création littéraire en France ? Je suis évidemment pour, mais cela ne concerne que ma profession.
Commentaires
Soyez le premier à poster un commentaire !